Chanly et Halma unis pour la vie ?

 Pour le meilleur et pour le pire ?

 

(Préambule: certains visiteurs seront peut-être surpris de constater que Chanly soit souvent associé au village voisin de Halma. C’est simplement parce qu’il fut une époque ou les deux localités ne formaient qu’une seule commune, et cela dura presque trois quarts de siècle. Monsieur Adrien HERMAN, de Wellin, a très bien résumé cette période tumultueuse de l’histoire des deux villages).

 

1er janvier 1815 : L’Empereur Napoléon vient de perdre la bataille de France et est en villégiature à l’île d’Elbe. Nous avons retrouvé un document, prémonitoire du drame que fut la fusion de Chanly et Halma. Il s’agit de l’installation de Jacques-Melchior Herman (1), le 1er janvier 1815, comme « Maire de Chanly et de Halma ». Melchior Busin prête serment dès le lendemain comme premier échevin. Chanly/Halma, – département de Meuse et Ourte, Cercle de Dinant, General Governement des Niederrheins. Cette situation ne durera que jusqu’au mois d’août 1815.Chanly devient pour quelques années commune autonome. On s’occupe des affaires courantes. En 1824, événement très grave et empoisonnant pour les deux villages : leur réunion en une seule commune. D’autant plus empoisonnant que Halma va se développer et finalement dépasser Chanly en population grâce en partie à prospérité de Neupont. S’il est un point où tout le monde est d’accord, c’est sur l’erreur constituée par cette union. Un joli document donne la composition du conseil communal réuni le 10 mars pour nommer un receveur communal : le bourgmestre est domicilié à Lomprez, 4 conseillers habitent Chanly, les 4 autres, dont l’ex-maire de Halma, sont Halmarchiens. Pas étonnant que le receveur, J.J. Arion, nommé à l’unanimité, soit Wellinois.

 

26 juin 1826 :  » Considérant que la population de Chanly est de 381 âmes ( 395 en 1900 ) et que le village de Halma offre des ressources et que sa population est suffisante. Considérant que les forges~ fourneaux et auberges et la route royale sont réellement existants. Le conseil est d’avis que la commune de Halma a de ressources suffisantes pour former une administration communale séparée de Chanly. »
Signé: Dambly, Dewez, Gillain, Collignon de Halma et Houen, Piérard, Herman de Chanly « .

 

12 août 1842 :  » Le conseil communal de Chanly et de Halma assemblé extraordinairement par suite à des voeux généralement manifestés par les habitants de Halma de voir leur village former une commune séparée de Chanly… Attendu que la section de Halma est située sur la nouvelle route royale de Dinant vers Neufchâteau, ce qui fait que le nombre de ses habitants s’accroît de jour en jour; il était en 1835 de 259, et au rr janvier 1842 il s’élevait à 314…la section de Chanly contient 359 âmes…. Qu’au contraire cette séparation apporterait toute espèce d’avantages: leurs revenus étant distincts et séparés (on fera toujours caisse à part) l’administration en deviendrait plus simple et plus facile, les membres du conseil communal ne se trouveraient plus portés à favoriser chacun sa propre section dans les cas où les charges sont communes. La section d’Halma d’ailleurs occupant par ses habitations une étendue d’une demi lieue sur la route, ayant une brigade de gendarmerie, des auberges et des usines considérables (à Neupont), il lui importe d’avoir chez elle le bourgmestre pour les différentes occasions dans lesquelles la police ou les affaires ne permettent point de retard; en outre, le Conseil serait habituellement plus au complet dans ses réunions« .

 

On ne cesse de soulever le problème: 1851, 1853, 1873, 1876, 1880, etc…

 

La séparation sera finalement consommée le 1er janvier 1900. Elle se fera dans le calme et la dignité. Les comptes ayant toujours été séparés, il n’y aura pas de problème. Les limites des deux nouvelles communes ont toujours été respectées, il n’y aura pas de litige de ce côté non plus.

Adrien HERMAN (avec l’aimable autorisation de l’auteur).

Ce texte a été publié dans la brochure, aujourd’hui épuisée « Chanly aux temps oubliés » (Edition du Centre d’Histoire et de Traditions de Wellin – 1992).


(1) Né à Chanly le 8 avril 1766, y décédé le 23 novembre 1835, Jacques-Melchior Herman fut le dernier mayeur du Ban de Wellin. Commissaire du Directoire Exécutif au temps de la République, il devint bourgmestre de Chanly & Halma en 1815, bourgmestre de Chanly de 1816 à 1819, puis à nouveau bourgmestre de Chanly & Halma de 1824 à 1830. Il siégea comme député des campagnes aux états généraux du Duché de Luxembourg de 1814 à 1829. Il exerça également les fonctions de notaire du peuple, notaire impérial ou notaire royal suivant les régimes.
Note du webmasterPour la petite histoire, il est également un ancêtre direct de l’auteur de l’article ci-dessus.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *